les hommes
Les Yagans
Un site de peuplement vieux de 6000 ans
Les Yagans furent le premier peuple à vivre sur l’île. Nomades et peu nombreux, ils ont pour la plupart disparu à la suite de la colonisation et de l’évangélisation de la Terre de Feu, à partir de 1860.
“Quand l’homme blanc est arrivé en Terre de Feu au XIXe siècle, vivaient 3 000 Yagans”.
Un demi-siècle plus tard, les maladies avaient réduit ce chiffre à 130”.
La colonisation, l’évangélisation, le métissage ont fait le reste.
Les Yagans, ou Yamanas, formaient un peuple nomade, vivant à cheval entre le Chili et l’actuelle Argentine jusqu’à la Terre de Feu. Ils se déplaçaient dans les nombreux chenaux de la région dans des canoës faits d’écorce de lenga, chassant les oiseaux ou les loutres de mer, avec la peau desquelles ils faisaient leurs vêtements. Il existe deux hypothèses sur l’arrivée des Yagans sur leur site de peuplement. La première dit que leurs ancêtres, les premiers américains, arrivèrent dans la région centrale du Chili il y a au moins 16 000 ans. Puis ils suivirent la cote ouest par les chenaux chilotes, traversant jusqu’à l’extrême sud du continent. La seconde dit qu’ils arrivèrent de la Patagonie Orientale par un processus de colonisation et de transformation de populations de chasseurs terrestres. Il y a quelque 6 000 ans, ils peuplèrent les îles du détroit de Magellan, atteignant le cap Horn.
Langue
Le yagan (ou yahgan, yaghan, yamana) est la langue parlée par le peuple yagan.
Avec la mort, mercredi 16 février, de Cristina Calderón à l’âge de 93 ans, c’est un pan de la culture chilienne qui disparaît.
Elle était en effet la dernière personne du pays à encore parler le yagan. Elle avait été déclarée “Trésor humain vivant” par le gouvernement chilien et l’Unesco.
Elle a emporté avec elle la langue de ses ancêtres […]
« Avec elle est morte la dernière Yagan ethniquement pure et la gardienne d’une culture qui s’est perdue [en raison] du métissage avec d’autres peuples indigènes et l’homme blanc.”
Culture
Les Yamanas croyaient en un être unique et puissant Watauinewa. Ils le priaient avant d’entreprendre la moindre activité. Ils croyaient aussi en des esprits malins qu’ils appelaient Curspi, et en des créatures mythiques appelées Hanuch et Kachpik.
Les matériaux utilisés pour l’élaboration de leurs outils étaient les os, le bois, la pierre, les peaux et cuirs d’animaux, leurs tendons et nerfs et des fibres végétales.
Ils fabriquaient des armes et des instruments de chasse et pêche, comme des lances, des flèches et des harpons.
Les premiers contacts avec l’homme blanc européen,
Jusqu’au milieu des années 1600, les contacts entre les navigateurs européens et les Yagans sont rares et éphémères. En effet, le canal de Magelan est utilisé pour rejoindre le pacifique et seuls les bateaux pris dans les tempêtes vont, par accident, plus au sud. Il est possible que Francis Drake, lors de son tour du monde débuté en 1577, soit entré en contact avec des Yagans. En 1616 Jacob Le Maire y Willem Schouten passèrent au large du cap Horn et commencèrent à cartographier cette région effrayante. Jacques l’Hermite resta bloqué au cap Horn pendant un mois en 1924. Il explora pendant cette période la zone du cap Horn et le sud de l’île de Navarino. Suite à la mort sur terre de 3 de ses marins et la disparition de 12 autres, il est à l’origine de la réputation de cannibalisme qui poursuivra les Yagan pendant 250 ans.
A partir de 1750 les expéditions prennent un caractère plus scientifique et plus humaniste mais seront au final fatal à la population yagan. James Cook suite à son voyage de 1774, popularisera la présence d’une faune maritime extrêmement riche dans l’océan atlantique sud. Ses progrès dans la lutte contre le scorbut permettront également d’envisager des voyages plus longs et plus surs.
Les baleiniers, informés par Cook, viennent à partir de 1780 chasser dans l’atlantique sud.
Puerto Williams, un bastion militaire
Les contrées hostiles du sud de la Patagonie ont commencés à être une source d’intérêt et donc de conflit pour les gouvernements vers les années 1850. Avant cette période elles étaient de fait « terre de personne », puisque aucun état n’y exerçait vraiment d’autorité.
Mais le commerce maritime chilien ayant besoin d’un accès direct à l’Atlantique, le canal de Beagle devient stratégique. S’en suivent des traités divers et variés où les états chilien et argentin se partagent la région remettant toujours en question le traité précédent. La tension monte lentement mais surement.
Pour justifier sa possession du territoire, les gouvernements donnent des terrains en concession à des colons nationaux. Et en 1953 est fondée la base naval de Puerto Louisa qui prendra le nom de Puerto Williams en 1956. La population déjà présente sur l’île se concentre lentement dans la bourgade. La population Yagane est déplacée et concentrée à villa Ukika zone touchant Puerto Williams actuellement.